Cartographie de la pollution automobile sur les axes routiers denses de Martinique

Dans le cadre de l’élaboration du SRCAE (Schéma Régional Climat Air Energie), Madininair a réalisé en 2011 une étude d’évaluation de la qualité de l’air aux abords des axes trafics.
Cette étude a été menée par tubes passifs sur les axes routiers qui enregistrent plus de 15 000 véhicules par jour, concernant ainsi 12 communes : Fort-de-France, Lamentin, Schœlcher, Ducos, Rivière-Salée, Sainte-Luce, Marin, François, Robert, Trinité, Sainte-Marie et Case-Pilote.
Les mesures du dioxyde d’azote (NO2, traceur de la pollution automobile) effectuées par tubes passifs ont permis d’établir une cartographie de la pollution automobile sur les axes de ce réseau filaire dense et d’identifier les zones de dépassement de la valeur limite pour la protection de la santé sur ce polluant (40µg/m3 annuel) fixée par le décret n°2010 – 1250 du 21/10/10.

Cette cartographie montre que les concentrations en NO2, traceur de la pollution automobile, sont plus élevées dans les communes du centre, principalement à Fort-de-France. Dès que l’on s’éloigne de ces communes, les concentrations diminuent progressivement pour être plus faibles dans les communes de la côte nord-atlantique et du sud.

L’axe le plus impacté par la pollution automobile est la rocade. En effet, cet axe est le plus fréquenté du territoire, avec plus de 100 000 véhicules/jour. De plus, l’aménagement de la rocade, relativement encaissée par les monts et les bâtiments hauts, est défavorable à la dispersion des polluants.

Les concentrations les plus élevées sont donc mesurées dans les communes qui enregistrent la densité de population la plus élevée et concentrent l’activité économique de la Martinique. En effet, la fréquentation importante de ces communes est à l’origine d’un trafic dense et de nombreux ralentissements.

D’ailleurs, des études sur les émissions des concentrations en oxyde d’azote (NOx) en fonction de la vitesse, ont montré que, pour optimiser les émissions de NOx, la vitesse des véhicules doit être comprise entre 50 et 80 km/h. En dessous de 50km/h et au dessus de 80km/h, les émissions de NOx augmentent exponentiellement avec la vitesse. Il est donc logique que les zones à trafic dense et à ralentissements fréquents enregistrent des concentrations plus élevées en NO2, de même que l’autoroute où les vitesses dépassent les 80 km/h.

Mais la cartographie montre aussi des concentrations élevées dans les communes périphériques. Ce constat est à mettre en corrélation avec deux observations :
 des déplacements journaliers périphie-centre (du fait de la concentration des zones d’activités dans les communes du centre) engendrant des ralentissements (voire embouteillages) aux heures de pointe du matin et du soir qui touchent de plus en plus de communes
 un flux migratoire plus important depuis quelques années vers les communes du Robert et de Ducos

En tout cas, cette cartographie est à considérer comme une représentation momentanée de la pollution automobile. Compte-tenu des projets d’aménagements du territoire et des flux migratoires qui évoluent, une nouvelle étude sera à prévoir pour visualiser l’évolution des concentrations en NO2 sur ce réseau filaire.

Rapport complet téléchargeable ici


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