Madininair : 25 ans de surveillance et d’expertise en Martinique
Depuis 25 ans, Madininair accompagne la Martinique dans la compréhension et la surveillance de la qualité de l’air. En un quart de siècle, l’observatoire est passé d’un démarrage “quasi zéro” à un dispositif solide, fondé sur des moyens techniques de plus en plus performants, une expertise reconnue et un engagement collectif au service de l’intérêt général.
À l’occasion de cet anniversaire, le directeur de Madininair revient sur les grandes étapes, les moments marquants et les enjeux pour les années à venir.
De l’idée de départ à un réseau structuré : une aventure “trépidante, surprenante, motivante”
En trois mots, ces 25 années sont décrites comme “trépidantes, surprenantes, motivantes”. Trépidantes, car les sujets évoluent sans cesse. Surprenantes, car de nouveaux phénomènes ont émergé, comme celui des sargasses, nécessitant d’inventer, tester, apprendre. Motivantes, enfin, parce que la surveillance s’est considérablement densifiée : là où il n’existait quasiment pas de mesures au départ, les capacités de suivi ont grandi, et les domaines d’expertise se sont multipliés.
“On est arrivés à l’état quasi zéro en 2000 (…) on arrive aujourd’hui à une densification de mesures (…) qui sont vraiment très importants.”
Une surveillance qui s’est modernisée : stations fixes, mesures passives, microcapteurs…
Les méthodes ont profondément changé. Les premières années ont été consacrées à mettre en place des dispositifs classiques de mesure des polluants réglementés, grâce à des analyseurs installés dans des stations fixes. Progressivement, le panel d’outils s’est élargi avec :
- des mesures dites passives, permettant de couvrir un territoire plus vaste ;
- des prélèvements analysés en laboratoire, pour suivre d’autres polluants (métaux lourds, hydrocarbures) ;
- et plus récemment, des microcapteurs, notamment utilisés dans le suivi de l’hydrogène sulfuré lié aux sargasses.
Ces évolutions techniques ouvrent aussi la voie à de nouvelles approches : des capteurs pouvant être utilisés par les citoyens eux-mêmes, pour mieux comprendre l’air respiré au quotidien.
Des données accessibles : un réseau de stations et une communication renforcée
Aujourd’hui, Madininair s’appuie sur un réseau d’environ une dizaine de stations fixes, capables de mesurer en temps réel la pollution atmosphérique. Cet ancrage sur le territoire a contribué à rendre la qualité de l’air plus lisible et mieux partagée.
À cette dimension technique s’ajoute un autre pilier : la communication et la sensibilisation, avec un effort de diffusion sur Internet et les réseaux sociaux pour rendre accessibles les informations, faire connaître les métiers et valoriser les dossiers traités.
Une équipe qui s’est construite dans la durée
En 25 ans, l’observatoire s’est également transformé humainement : parti d’une personne au démarrage, Madininair rassemble aujourd’hui 26 salariés, organisés autour de compétences complémentaires.
L’équipe est décrite comme dynamique, motivée et experte — une force collective indispensable pour suivre, analyser, comprendre, alerter et accompagner le territoire.
Le tournant marquant : l’expertise sargasses, jusqu’à l’international
Parmi les moments les plus forts, le dossier sargasses est cité comme une étape déterminante. Commencé en 2011 “à partir de zéro”, ce travail a conduit à bâtir une expertise technique et sanitaire approfondie.
Cette expertise a atteint un point symbolique récent : une reconnaissance et une transmission à l’international, lors de partages d’expérience avec d’autres territoires de la Caraïbe et du continent américain (Mexique, Cuba, Tobago…). Une fierté collective qui illustre la capacité de Madininair à faire rayonner son savoir-faire.
“C’est une grosse fierté d’avoir pu exporter cette belle expertise à l’international.”
Et maintenant ? Un message simple : “la qualité de l’air est l’affaire de tous”
Pour les 25 prochaines années, le message est clair : la qualité de l’air concerne chacun. Les marges de progrès existent encore, notamment sur certains comportements et pratiques du quotidien : limiter l’usage de la voiture sur les petits trajets, éviter les feux et brûlages, poursuivre les efforts sur la mobilité et les émissions.
Les enjeux évoluent, les directives changent, les phénomènes émergent : la surveillance et l’action doivent continuer à se renforcer, au service de la santé et de l’environnement.
Absence d’épisode de pollution