31 mai : Journée Mondiale Sans Tabac

Le 31 mai est la journée mondiale sans tabac : l’occasion de rappeler l’impact du tabagisme sur la qualité de l’air et la santé.

La fumée de cigarette : une source majeure de pollution de l’air

La fumée de tabac contient plus de 4 000 substances chimiques parmi lesquelles la nicotine, des irritants, des produits toxiques (monoxyde de carbone, goudrons) et plus de 50 cancérogènes. Ces substances polluantes proviennent essentiellement de la combustion à haute température du tabac, de ses additifs et du papier.

« 3 cigarettes fumées en 30 minutes émettent 10 fois plus de particules fines polluantes qu’un moteur diesel tournant au ralenti pendant le même temps. »

Extrêmement nocive pour le fumeur, la fumée l’est également pour le non-fumeur.

Le tabagisme actif

On différence le tabagisme actif et passif. On parle de tabagisme actif lorsque la fumée provenant de la combustion de la cigarette passe à travers le filtre de la cigarette puis dans les voies respiratoires du fumeur.

Un cancer sur trois est dû au tabagisme. Le plus connu est le cancer du poumon, dont 80 à 90 % des cas sont liés au tabagisme actif. Mais d’autres cancers sont également causés par le tabac : gorge, bouche, lèvres, pancréas, reins, vessie, utérus...

Le tabagisme actif peut également être à l’origine :

  • de maladies cardio-vasculaires : fumer est un des principaux facteurs de risque d’infarctus du myocarde ;
  • de la BPCO (ou bronchopneumopathie chronique obstructive) ;
  • d’une diminution des capacités sexuelles et de la fertilité ;
  • d’une altération de l’épiderme (rides, teint terne, doigts jaunis) ;
  • de maladie des gencives qui provoque le déchaussement et la perte des dents ;
  • de l’altération de la muqueuse buccale et nasale, des lèvres et de la langue, des papilles gustatives, des organes vocaux, des glandes salivaires ;
  • de carences en vitamines B et C ;
  • d’atteintes de l’œsophage, de l’estomac, etc.

Le tabagisme actif peut également avoir de graves conséquences durant la grossesse, que ce soit pour :

  • la grossesse elle-même : le tabac serait responsable d’environ 35 % des grossesses extra-utérines, d’une augmentation du risque de fausse couche ou d’accouchement prématuré,
  • le développement du fœtus : le tabagisme peut être à l’origine de retard de croissance intra-utérin (petit poids de naissance, petite taille, petit périmètre crânien).

Le tabagisme actif provoque donc une dépendance, des risques pour la santé des fumeurs mais également pour celle de son entourage (tabagisme passif).

Le tabagisme passif

Le tabagisme passif est le fait d’inhaler la fumée dégagée par un ou plusieurs fumeurs (provenant de la fumée émise par la combustion de la cigarette ou celle recrachée par les fumeurs). Il peut concerner l’entourage du fumeur, les personnes qu’il croise dans son quotidien mais également le fœtus dans le ventre de sa mère.

Le tabagisme passif, s’il est plus toxique dans un environnement fermé, l’est également dans un environnement ouvert, en particulier dans les lieux couverts (terrasse, auvents, etc.).

Le tabagisme passif aggrave des pathologies existantes et en crée de nouvelles.
En France, on estime que plusieurs centaines de non-fumeurs meurent prématurément chaque année de maladies provoquées par le tabagisme passif. Ainsi, il est estimé que 1 100 adultes meurent du tabagisme passif chaque année par infarctus, accident vasculaire cérébral (AVC), cancer du poumon, ou maladies respiratoires chroniques.

Plus la durée et l’intensité de l’exposition augmentent, plus le risque de développer des cancers est élevé, même s’il reste moindre que chez le fumeur actif.

« Pour certaines maladies, comme les accidents cardiovasculaires (infarctus du myocarde par exemple), les effets du tabagisme passif seraient proches du tabagisme actif, même lorsque l’exposition à la fumée des autres est faible. »

Le tabagisme passif peut donc avoir de graves conséquences sur la santé :

  • des femmes enceintes et leurs foetus,
  • sur les nourrissons : fumer en présence d’un nourrisson double le risque de mort subite
  • sur le jeune enfant : irritation des yeux, du nez et de la gorge, fréquence accrue des rhinopharyngites et des otites, plus grand risque d’asthme et d’infections respiratoires (pneumonie et bronchite), etc.
  • sur l’adulte : accidents cardiaques, cancer du poumon, cancer des sinus de la face, accidents vasculaires cérébraux.

Le tabagisme ultra passif

De récentes études alertent également sur le tabagisme ultra-passif. Il s’agit de l’exposition aux produits chimiques du tabac qui restent piégés à l’intérieur d’une pièce. En effet, la nicotine et les 4.000 produits toxiques présents dans la fumée polluent longtemps l’atmosphère du logement ou de la voiture.

Les particules fines composant la fumée du tabac sont suspendues durant un certain moment dans l’air avant de se déposer sur les surfaces. Par la suite, elles s’incrustent dans les textiles, comme les moquettes et les rideaux pour des mois, voire des années.

La fumée ultra-passive est sous-estimée à tort. Les composants de la fumée du tabac peuvent par association à d’autres composés de l’air ambiant former des composés encore plus nocifs, susceptibles de persister plusieurs mois. Pire encore, ces particules fines résistent à l’aération des locaux et peuvent se remettre en suspension lors d’un mouvement.

Une menace pour la santé des martiniquais

En Martinique, même si le tabagisme est moins répandu qu’en France hexagonale, il reste une préoccupation de santé publique.

En 2015, le nombre total de décès attribuables au tabagisme a été estimé à 138, soit 4,5 % du total des décès enregistrés la même année dans la région.
La fraction de décès attribuable au tabagisme était chez les hommes et les femmes respectivement de 6,1 % et de 3,0 %, en Martinique, versus 19,3 % et 6,9 % en France entière.

Le tabagisme est responsable d’une part importante des décès prématurés (décès survenant avant l’âge de 65 ans) : 7 % des décès étaient attribués au tabagisme avant cet âge, cette fraction étant plus importante chez les hommes (9 %) que chez les femmes (5 %).

Les affections respiratoires chroniques (15 %) et les cancers (15 %) sont les causes pour lesquelles la part de décès attribuable au tabagisme est la plus importante chez les hommes. Chez les femmes, ce sont les affections respiratoires chroniques (12 %) et les infections (7 %) qui sont les causes pour lesquelles la part de décès attribuable au tabagisme est la plus importante.

Une solution : limiter son exposition à la fumée de cigarette

Des lois ont permis de réduire de façon importante l’exposition des français à la fumée de cigarette. Depuis le 1er février 2007, il est interdit de fumer :

  • dans tous les lieux à usage collectif fermés et couverts accueillant du public ou qui constituent des lieux de travail
  • dans l’ensemble des moyens de transports collectifs
  • dans l’enceinte des écoles, collèges et lycées publics et privés (y compris des endroits ouverts) et des établissements destinés à l’accueil, à la formation ou à l’hébergement des mineurs.

Depuis le 1er janvier 2008, il est interdit de fumer dans les lieux de convivialité (bars, tabacs, restaurants, discothèques et casinos)

Aujourd’hui, il semble également important de lutter contre le tabagisme dans :

Source : Santé Publique France


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