Bilan 2011 du « car labelling »

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) présentait, le 8 juin, son palmarès 2011 des véhicules les moins émetteurs de CO2. La flotte française demeure l’une des moins carbonées, se classant en deuxième position après le Portugal avec une moyenne de 130 grammes de CO2 émis par kilomètre. En 10 ans, les voitures tricolores ont réduit leur bilan carbone de 16%.

En 2010, la moyenne des émissions de CO2 des véhicules neufs vendus en France a été de 130 g/km, ce qui place la France en deuxièmeposition juste après le Portugal (129 g/km). En 10 ans, la France a réduit de 25 g la moyenne de ses émissions sur les véhicules neufs. Quant à la moyenne européenne des émissions de CO2, elle a baissé de 45 g en 15 ans.

Autre fait marquant pour 2010, 80% des ventes concernent des véhicules de classes « vertes », c’est-à-dire émettant moins de 100 g/CO2/km. L’offre des véhicules de classe A s’est, il est vrai, largement étoffée : trois fois plus de modèles de ce type ont été vendus en 2010 qu’en 2009.

Les émissions de CO2 des véhicules sont toujours en baisse. Comme en 2010, les véhicules les moins émetteurs présentent des émissions inférieures à 90 g/km.

Malgré un net recul constaté en 2009 (-7%), les ventes de diesel remontent légèrement en 2010 (+0,4%). Patrick Coroller, chef du département Transport et mobilité à l’Ademe regrette « une diésélisation des véhicules » qui repart à la hausse en 2010. Un phénomène qu’il relie directement à l’augmentation du prix du baril, le carburant comptant pour 4,5% du budget des ménages en zone rurale.

Alors que les ventes de GPL ont fait un bond en 2010 et représentent 3,4% des véhicules neufs immatriculés, le marché s’effondre en 2011 avec une réduction de 54% des ventes. « Le marché était dopé par le bonus écologique qui s’élevait à 2.000 euros par véhicule », précisent les porte-parole de l’Ademe.

L’agence souligne que l’impact atmosphérique des transports routiers demeure un enjeu majeur puisque la sortie de crise engendre une aggravation des émissions des gaz à effet de serre et « renforce la nécessité d’agir ».

Joëlle Colosio du département Air de l’Ademe insiste sur le bilan sanitaire de la pollution en particules fines, oxydes d’azote et hydrocarbures imbrûlés. Elle rappelle les résultats de l’étude européenne Aphekom (voir JDLE du 02/03/11) faisant le bilan de l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique.

Publiée en mars dernier, cette étude fait le lien entre les émissions urbaines de particules fines et d’oxydes d’azote et la réduction de l’espérance de vie des citadins. La France a d’ailleurs été assignée par la Commission européenne pour non-respect des valeurs-limites sur les particules (PM10) et pour un dépassement sur les oxydes d’azote. La faute, en partie, à l’âge du parc : plus de 18 ans, en moyenne.

Depuis 10 ans l’Ademe publie donc ce classement annuel en matière de véhicules particuliers. Et l’agence fait le bilan. En 2002, les véhicules essence les plus pollueurs émettaient 140 g/CO2/km. Les meilleurs plafonnaient à 118 g/km. Aujourd’hui, les véhicules les plus vertueux ne dépassent pas les 90 g/km.

Une baisse qui s’explique en partie par l’arrivée sur le marché des véhicules hybrides. « Mais ce qui nous préoccupe, c’est le poids des véhicules qui ne cesse d’augmenter », souligne l’Ademe. Alors que les émissions de CO2 n’ont cessé de diminuer malgré l’augmentation du poids des véhicules, « il serait intéressant de voir quel serait le gain en CO2 avec des voitures moins lourdes ».

Autre souhait de l’Ademe, « que le la proportion des véhicules diesel diminue et notamment en ville ». « Avec l’obligation d’installer un catalyseur pour les oxydes d’azote et un filtre à particules dans un proche avenir, le prix des diesels devrait augmenter », espèrent les porte-parole du bras séculier du ministère de l’écologie.

Le 08 juin 2011 par Geneviève De Lacour

source : Journal Environnement


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