Bilan de la qualité de l’air en Martinique en 2020

LES FAITS MARQUANTS DE 2020

DES PÉRIODES DE CONFINEMENT FAVORABLES À LA QUALITÉ DE L’AIR

Du 17 mars au 10 mai 2020, notre territoire a vécu une période de confinement inédite, due à la pandémie de COVID-19. Ce premier confinement a eu des effets positifs très remarquables sur la qualité de l’air, notamment sur le territoire CACEM et le long des grands axes routiers. La baisse d’activité et particulièrement la baisse du trafic routier, ont conduit à une baisse des  missions et des concentrations de polluants dans l’air. La baisse totale des  missions des oxydes d’azote dues au trafic routier a été évaluée à 77% sur le territoire CACEM.
Sur les données de mesure, Madininair a également observé une baisse de concentration des oxydes d’azote de 71% sur les stations de mesure de fond urbain et de 55% sur les stations à proximité du trafic.
Par ailleurs, à partir d’un travail de modélisation, Madininair a estimé que, grâce au premier confinement, 738 personnes résidant autour de la rocade RD41, n’ont pas été exposées à des concentrations moyennes de dioxyde d’azote supérieures à la valeur limite annuelle pour la protection de la santé de 40μg/m3, contrairement à leur situation habituelle.

Lors du second confinement en novembre, une tendance à la baisse des polluants automobiles est encore perceptible mais nettement moins marquée du fait de mesures moins contraignantes appliquées à la population. Sur la période du 1er novembre au 30 novembre inclus, Madininair a observé que la concentration moyenne de dioxyde d’azote a été en baisse de 31% en situation de fond et de 19% en situation trafic. Ces baisses sont nettement moins marquées que lors du premier confinement.


UNE BRUME DE SABLE SAHARIENNE HISTORIQUE EN JUIN

A la fin du mois de juin, un épisode de brume de sable exceptionnel a touché  tout l’arc Antillais, avant de gagner les Grandes Antilles, le golfe du Mexique et les côtes des USA. Ce très vaste nuage de poussière, surnommé "Godzilla" par les Américains, a été soulevé par des vents d’Est forts au-dessus des régions désertiques du Sahara, puis transporté par les alizés au-dessus de l’océan Atlantique jusqu’aux Caraïbes.
En Martinique, la qualité de l’air a commencé nettement à se dégrader le 19 juin. Ce jour-là, Madininair a enregistré une concentration maximale journalière en particules fines PM10 de 171 μg/m3 sur l’une de ses stations de mesure. Une procédure d’alerte à la pollution de l’air aux particules
fines a évidemment été activée. Cette procédure d’alerte a été maintenue jusqu’au 24 juin (le passage d’une onde tropicale ayant permis le 25 juin, de faire baisser temporairement les concentrations en particules fines dans l’air) avant d’être réactivée du 26 au 30 juin. Au cours de cet épisode de pollution, Madininair a enregistré les plus hautes concentrations journalières en particules fines en 20 ans de mesure : 274 μg/m3/24h le 22 juin ; 195 ug/m3/24h le 21 juin ; 188 μg/m3/24h le 23 juin ; 182 μg/m3/24h le 27 juin (pour rappel, le seuil d’alerte pour les particules fines est à 80 μg/m3/24h). La précédente concentration maximale journalière enregistrée datait du 20/09/2018 et s’élevait à 189 μg/m3/24h.
De par son étendue sur plus de 2 000 km et sa densité, tous les experts s’accordent à dire que cette brume de sable, est la plus importante de ces 50 dernières années.

SITUATION PAR RAPPORT AUX VALEURS RÉGLEMENTAIRES DE LA QUALITÉ DE L’AIR

En 2020, seul l’objectif de qualité annuel pour les particules fines PM10 n’est pas respecté. Il est toutefois à noter que l’objectif de qualité est un seuil non contraignant : il correspond à un niveau de concentration de polluants à atteindre à long terme.

BILAN DES INDICES ATMO

En 2020, la qualité de l’air de l’agglomération Fort-de-France/Lamentin/Schoelcher a été particulièrement bonne. Les indices 1 à 4 ont été rencontrés 70% du temps de l’année. Les indices mauvais à très mauvais (indices rouges 8 à 10) ont été enregistrés sur 31 journées, principalement en février, mai, juin et juillet. L’indice 10 a été atteint 8 fois, à cause des particules en suspension : 6 jours en juin, 1 jour en juillet et 1 jour en septembre. Les situations les plus dégradées (indices 8 à 10) sont souvent liées à des épisodes de brume de sable.

VIGILANCES POLLUTION

En 2020, Madininair a procédé à l’activation de la procédure d’information et de recommandation sur 30 journées et celle de la procédure d’alerte sur 18 journées, dont 3 sur persistance d’un épisode de pollution.
Toutes ces vigilances ont été activées après le constat ou la prévision d’un risque de dépassement d’un seuil journalier réglementaire pour les particules fines PM10.

SURVEILLANCE "SARGASSES"

Au cours de l’année 2020, le réseau de surveillance "Sargasses" a enregistré plusieurs dépassements des seuils sanitaires en hydrogène sulfuré. Le seuil journalier de 1ppm a été dépassé 242 fois sur 6 sites et, le seuil journalier de 5 ppm a été dépassé 14 fois sur les sites Frégate Est 2 au François (12 dépassements) et Four à Chaux au Robert (2 dépassements). Sur l’ammoniac, en revanche, il n’y a eu aucun dépassement de seuil sanitaire sur l’année 2020.



Plus d’infos sur le bilan de la qualité de l’air en 2020 en téléchargeant le rapport d’activité 2020 de Madininair ici


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