Rapport de l’ANSES sur la pollution de l’air : nouvelles connaissances sur les particules de l’air ambiant et l’impact du trafic routier

À partir d’une revue méthodique de la littérature scientifique, l’Anses confirme avec des niveaux de preuve forts, les effets sur la santé (atteintes respiratoires et cardiovasculaires et décès anticipés) liés à certaines composantes des particules de l’air ambiant dont les particules ultrafines, le carbone suie et le carbone organique. Aussi, l’Agence recommande de prendre en compte en priorité ces trois indicateurs particulaires dans les politiques publiques relatives à l’air.

L’Anses confirme également avec des niveaux de preuve forts, les effets sur la santé de l’exposition à différentes sources d’émission en particulier le trafic routier, la combustion de charbon, de produits pétroliers et de biomasse et insiste donc sur la nécessité d’agir sur ces sources d’émission. Par ailleurs, au vu de la rareté des données, l’Anses recommande de poursuivre les efforts de recherche sur les effets sur la santé associés à d’autres sources de particules telles que l’agriculture, le transport maritime, l’activité aéroportuaire.

Concernant les émissions de polluants issues du trafic routier, l’Agence conclut que les évolutions de technologies du parc de véhicules permettront une diminution plus ou moins marquée de la pollution de l’air ambiant selon les scénarios, mais qu’elles seront insuffisantes pour améliorer, à elles seules, la qualité de l’air ambiant dans les agglomérations. L’Anses recommande ainsi d’encourager la promotion des technologies alternatives et surtout la réduction du trafic, à travers notamment le renforcement des autres modes de mobilité, dans le cadre des politiques d’amélioration de la qualité de l’air.

Dans le cadre de la lutte contre la pollution atmosphérique, l’expertise de l’Anses évalue les effets sur la santé des particules selon leurs composés, leurs sources et leur taille. De plus, considérant que le trafic routier est une source importante de particules en zone urbaine, l’Agence a étudié l’impact du trafic routier sur la pollution de l’air, selon différents scénarios d’évolutions technologiques des véhicules circulant en France (motorisation, systèmes de dépollution).

Composés, sources et taille des particules : preuves d’effets sur la santé renforcées ou nouvelles

L’Anses a mis en œuvre une revue méthodique de la littérature épidémiologique et toxicologique afin d’actualiser les connaissances et d’évaluer les niveaux de preuves associant différents effets néfastes sur la santé à l’exposition aux particules de l’air ambiant selon leurs composés, leurs sources et leur taille. Cette évaluation conduit à une cotation en 5 niveaux (de « absence d’effet » à « fort »). Depuis la parution en 2013 du rapport Review of evidence on health aspects of air pollution de l’Organisation mondiale de la Santé pris en référence, 160 études portant sur 20 composés, 16 sources et 83 modifications physiologiques ou effets sur la santé, ont ainsi été analysées et intégrées selon une méthode d’évaluation du poids des preuves.

Composés et taille des particules de l’air ambiant

  • Les niveaux de preuves les plus forts d’effets néfastes pour la santé concernent le carbone suie, le carbone organique et les particules ultrafines (taille nanométrique). Les données recueillies depuis 2013 confirment ou renforcent le lien avec des atteintes respiratoires et cardiovasculaires et les décès anticipés.
  • Concernant la santé neurologique et la santé périnatale, le corpus d’études sur ce sujet est encore limité. Les nouvelles indications sont faibles et suggèrent un effet du carbone suie et des particules ultrafines sur le développement des performances cognitives de l’enfant, ainsi qu’un effet du carbone suie sur le faible poids de naissance.
  • De nouvelles preuves modérées à fortes d’effets néfastes pour la santé respiratoire et cardiovasculaire et les décès anticipés ont été mises en évidence pour certains composés des particules, dont les aérosols inorganiques secondaires (incluant ammonium, sulfate, et nitrate) principalement, ainsi que pour les métaux de transition (fer, zinc, nickel, cuivre et vanadium), la silice et les endotoxines.

Sources des particules de l’air ambiant

  • Les preuves d’effets néfastes sur la santé liés à l’exposition aux émissions issues du trafic routier sont fortes. Les données recueillies depuis 2013 sur le carbone suie, les particules PM2,5 et poussières de route ou encore les particules d’échappement Diesel, confirment ou renforcent le lien avec des atteintes respiratoires et cardiovasculaires et les décès anticipés. Pour la santé neurologique et la santé périnatale, les nouvelles indications sont modérées et suggèrent un effet des particules PM2,5 issues du trafic routier.
  • Les nouvelles publications confirment les effets sanitaires des particules de l’air ambiant issues de la combustion de charbon, de produits pétroliers et de la biomasse.
    Les nouvelles données confirment l’effet sanitaire des poussières de désert, notamment sur la santé respiratoire de l’enfant, sur la base d’un corpus d’études de taille encore réduite mais présentant un bon niveau de confiance.

Source et suite de l’article : Article ANSES


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