Le transport routier responsable de 55% des émissions de NOx

En 2010, le transport routier a été responsable de 55% des émissions d’oxyde d’azote (NOx) en France, issues en particulier des véhicules diesel.

Alors qu’en 1990, les voitures particulières essence sans pot catalytique étaient avec les poids lourds diesel les plus gros émetteurs de NOx, 20 ans plus tard, les plus polluants dans cette catégorie sont devenus les poids lourds diesel et les voitures particulières diesel catalysées, selon le dernier inventaire d’émissions 2010 du Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa)* réalisé pour le ministère de l’écologie et publié mercredi 13 juin.
L’oxyde d’azote constitue, avec les particules fines, la pollution majeure des transports routiers susceptibles de provoquer des troubles respiratoires, notamment chez les enfants, et d’aggraver les troubles des sujets asthmatiques.

Le Centre international de recherche sur le cancer, agence spécialisée de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a classé, le 12 juin, les gaz d’échappement des moteurs diesel parmi les substances cancérogènes pour l’homme.

La contribution importante du transport routier à la pollution aux NOx vient de la forte progression du diesel dans le parc automobile français, du fait notamment des aides fiscales et du prix du diesel, moins cher que l’essence.
Le rapport note pourtant que les émissions de NOx ont reculé de 48% entre 1990 et 2010, malgré une croissance importante du trafic sur la même période (+31%). Une tendance qui s’explique par l’équipement des véhicules en pots catalytiques et le durcissement des normes européennes en la matière.
Les limites d’émission d’oxyde d’azote pour les voitures neuves ont été réduites de 50% entre 1993 et 2005 pour les moteurs à essence et de 69% pour les motorisations diesel.

Des normes plus contraignantes sont attendues en 2014 pour les poids lourds et, à partir de 2015/2016, pour les voitures particulières et véhicules utilitaires.

Interrogée mercredi sur le caractère cancérogène des gaz d’échappement, la ministre de l’écologie, Nicole Bricq, a jugé que cette étude venait à point nommé, indiquant qu’elle était favorable à des mesures fiscales pour lutter contre ce type de pollution. « Mais il faudra convaincre d’autres membres du gouvernement », a-t-elle ajouté, « en particulier les responsables du budget ».
Pour Leila Aïchi, sénatrice Europe Ecologie-les Verts (EELV) de Paris, et les associations Respire et Ecologie sans frontières, le classement du diesel en tant que « cancérogène certain pour les humains » représente un progrès définitif en termes de santé publique internationale. Leur conclusion est donc sans appel : elles réclament l’interdiction du diesel à terme.
La sénatrice note qu’en France, les véhicules roulant au diesel constituent 60% du parc automobile, avant d’expliquer : « La disparition de ce carburant doit évidemment s’effectuer de manière progressive, avec le développement d’une filière dédiée au sein des motoristes et équipementiers du secteur ».

* Le Citepa est une association à but non lucratif qui réalise des études pour des organismes publics et privés.

Le 14 juin 2012 par Geneviève De Lacour

source : Journal Environnement


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